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Intervention de François Sauvadet

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Sauvadet :

Monsieur le président, permettez-moi de le dire ! Nous avons la chance de pouvoir nous exprimer aujourd'hui. Je comprends maintenant pourquoi la gauche n'a pas voté cette réforme constitutionnelle qui donne du pouvoir au Parlement. Pour notre part, nous voulons assumer la responsabilité qui est la nôtre devant les Français ! (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)

C'est de la paix qu'il s'agit, monsieur le Premier ministre, et vous avez exprimé d'emblée les enjeux de la sécurité et de la place de la France dans le monde. Il s'agit aussi du destin d'hommes et de femmes qui livrent un combat difficile au nom de la France, dans le cadre d'un mandat international en Afghanistan.

Monsieur Mamère, il y a une grande différence entre nous parce que le Nouveau Centre considère que ce combat qu'ils mènent au nom de la France c'est notre combat ! (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur quelques bancs du groupe UMP.)

Désormais, c'est au Parlement, représentant la nation française, que se prendront les grandes décisions concernant notre pays.

C'est aussi un moment à la fois solennel et émouvant, parce que c'est un drame qui nous réunit, celui qui a frappé notre nation, nos soldats. Ce message, je veux l'adresser aux familles qui sont dans la douleur, leur témoigner notre soutien et leur dire que, pour nous, ces soldats – leurs fils, leurs maris – ne sont pas morts pour rien : ils sont morts pour défendre des valeurs, ils sont morts pour la paix. J'ai été impressionné par la dignité des familles et l'esprit de solidarité qui s'est exprimé.

Être militaire est un choix courageux et noble, un choix que l'on fait en prenant le risque de perdre la vie. Je tiens tout particulièrement à associer à cet hommage rendu à nos soldats mon ami Philippe Folliot, député du Tarn, d'où sont originaires des soldats du 8e RPIMA. Élu de Castres, il a été profondément touché par ce drame qu'il a vécu au contact direct des familles. Je tenais à l'associer publiquement à ce message et lui dire combien nous avons tous apprécié le courage dont il a fait preuve lorsqu'il s'est rendu en Afghanistan. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)

Aujourd'hui, le premier signe que nous devons donner à nos soldats c'est de faire front uni derrière eux parce que l'unité nationale est nécessaire à leur moral. Nous devons d'abord penser à ceux qui vivent le risque au quotidien. Aujourd'hui, ils doivent pouvoir compter sur notre détermination, notre soutien et la force de notre engagement à leur côté.

Cette unité nationale et cette détermination doivent être aussi une réponse claire et sans équivoque adressée aux talibans qui cherchent à déstabiliser nos démocraties.

Chacun le sait, la dégradation de la situation militaire en Afghanistan était perceptible depuis bien des années dans le Sud et l'Est du pays. Elle s'est traduite par la perte de dix de nos soldats dans cette vallée d'Uzbeen, à quelques dizaines de kilomètres seulement de Kaboul. Le Président de la République a eu, au nom de la France, des mots forts et justes pour exprimer ce que la nation a ressenti.

Beaucoup de nos compatriotes, émus par le drame du mois d'août, s'interrogent sur les raisons de notre engagement en Afghanistan, comme vient de le faire M. Mamère, et sur la nécessité d'y conserver nos troupes. Nombre d'entre nous ont brutalement pris conscience du prix que pouvaient coûter les responsabilités que nous nous devons d'assumer en Afghanistan dans le cadre de ce mandat international, depuis près de sept ans, quand Jacques Chirac et Lionel Jospin ont, ensemble, choisi d'assumer cette présence de la France en Afghanistan.

Au moment où nous sommes appelés à nous prononcer sur la prolongation de notre présence, nous devons rappeler et réaffirmer le sens de cette présence auprès du peuple afghan ainsi que celle de nos alliés qui ont connu, eux aussi, dans leur pays les mêmes interrogations. Je pense en particulier au Canada où un grand débat national a eu lieu pour savoir s'il fallait poursuivre cet engagement.

C'est vrai, il faut dire aux Français que nous sommes engagés en Afghanistan dans une mission très difficile, périlleuse – et vous l'avez fait avec beaucoup de force et de courage, monsieur le Premier ministre – dans son volet militaire et complexe dans son volet civil. Cependant faut-il renoncer parce que c'est difficile ? (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.) Le groupe Nouveau Centre veut assumer avec courage la lutte contre le terrorisme aux côtés de nos alliés parce que ce combat juste est celui de la liberté.

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