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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, je souhaite, avec tous les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche nous associer à l'hommage rendu à nos soldats tués dans la vallée d'Uzbin, à tous leurs camarades tombés avant eux, à leurs familles frappées par le deuil. Puissions-nous, dans nos échanges comme dans nos désaccords, être dignes de leur bravoure et de leur esprit de sacrifice. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, UMP et NC et sur divers bancs du groupe GDR.)

À travers eux, c'est le dévouement et le professionnalisme de l'ensemble de nos forces armées que je veux saluer. En Afghanistan mais aussi en Bosnie, en Côte d'Ivoire, sur tous les théâtres d'intervention militaire où elles sont appelées, elles s'acquittent remarquablement de leur mission de maintien de la paix dans des circonstances toujours difficiles et avec des moyens trop souvent précaires. Ces hommes et ces femmes méritent le respect de toute la nation. Ils défendent notre sécurité. Nous leur devons protection. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

C'est pour mieux les protéger que doivent être tirées toutes les leçons de ce tragique fait de guerre. À l'évidence, nos troupes manquent d'un matériel adapté notamment en matière de renseignement et d'héliportage ; l'actualité de ce week-end ne fait que confirmer, hélas ! cette situation. C'est la responsabilité des autorités politiques et militaires de la défense nationale d'y remédier.

Toutefois, pour nous, parlementaires, notre responsabilité est de savoir si les objectifs de la mission de nos troupes en Afghanistan, la sécurisation du territoire, l'éradication du terrorisme, la construction d'un État partie prenante de la communauté des nations, sont en voie de réussite. Nous devons décider, en toute responsabilité, s'il faut poursuivre l'effort de la France, le réorienter ou bien l'arrêter. C'est en cela que, pour nous, le débat d'aujourd'hui n'est pas formel et qu'il prend tout son sens.

Avant toute chose, je m'étonne que, pour prendre une décision aussi importante qui engage la vie de nos soldats, le Parlement ne dispose pas d'une évaluation précise de ce que nous avons fait en Afghanistan.

Depuis un an, les demandes du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche sans cesse renouvelées d'une mission d'information sont restées lettre morte. Ce n'est ni sérieux ni admissible au regard des enjeux humains et stratégiques, au moment où nous allons nous prononcer par un vote.

Sur le principe, sur le fond des choses, je veux dire d'emblée de la manière la plus claire que la France ne peut pas, au regard des valeurs qu'elle défend, se désengager soudainement de l'Afghanistan (« Ah ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.) parce qu'elle assume un mandat des Nations unies, parce qu'elle refuse que se reconstruise à Kaboul le quartier général d'une organisation terroriste qui menace la sécurité de tous. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Néanmoins je veux le dire avec la même clarté : nous n'acceptons plus la dérive qui est à l'oeuvre en Afghanistan.

En 2001, Jacques Chirac et Lionel Jospin avaient fixé un cadre précis à notre intervention : …

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