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Intervention de François Fillon

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

François Fillon, Premier ministre :

Ne pas agir, ce serait laisser le peuple afghan aux mains de ses bourreaux. Ce serait nous exposer à la résurgence du terrorisme international. Ce serait rompre tous nos engagements internationaux. Ce serait laisser à nos partenaires le soin de combattre pour nous. Ce serait renoncer aux valeurs universelles pour lesquelles une majorité d'Afghans se bat et espère. Ce serait, enfin, mettre un coup d'arrêt au développement d'une société qui n'est pas condamnée au malheur éternel.

En 2001, seuls 800 000 garçons étaient scolarisés en Afghanistan ; les écoliers sont aujourd'hui 6 millions, dont 40 % de filles. Quatre mille écoles ont été construites et le nombre de professeurs a été multiplié par sept. Le taux de mortalité infantile a baissé de plus de 25 %. Plus de 10 000 personnels de santé ont été formés et déployés depuis 2002. Le nombre de centres médicaux a été accru de 60 %. Ce pays, qui ne comptait que 50 kilomètres de routes praticables, en possède désormais plus de 4 000. La production d'électricité a triplé. Plus de 20 % de la population ont désormais accès à l'eau potable, contre 4 % en 1990. Lors de l'élection présidentielle de 2004, 70 % des électeurs afghans ont voté. Le Parlement afghan compte près de 30 % de femmes.

Le Gouvernement croit à l'action qui a été engagée. Cependant il est aussi parfaitement conscient des difficultés rencontrées.

Pourquoi ces difficultés ?

D'abord, parce que, après avoir chassé la dictature des talibans, l'effort des alliés s'est concentré sur Kaboul et ses environs. Les zones plus lointaines n'ont pas fait l'objet de la même attention. Seules les opérations coup de poing de l'opération Liberté immuable contre les talibans et les réseaux terroristes s'y déployaient.

Ce n'est qu'à partir de 2006 que la FIAS s'est engagée à sécuriser l'ensemble du territoire. Aujourd'hui, c'est vers ces zones que nos efforts sont tendus et, par là même, les occasions d'affrontement s'y multiplient.

Ensuite, parce que la présence de jihadistes internationalistes s'est accrue. Parce que l'approche strictement militaire, avec ses drames collatéraux, a trouvé ses limites, chaque erreur pouvant faire basculer la population afghane dans la désolation, quand ce n'est pas dans la défiance ou l'hostilité.

Enfin, parce que l'aide à la reconstruction n'a pas été assez rapide et coordonnée.

Parce que la corruption et le trafic de drogue continuent de gangrener de larges pans de la société afghane.

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