Mesdames et messieurs les députés, la situation exige un discours de vérité. Même si cette vérité est difficile, nous partons du principe que la France peut et doit l'assumer.
Depuis le jour où Jacques Chirac et Lionel Jospin décidèrent de notre engagement, la réalité afghane est devenue la nôtre. C'est une réalité contrastée, où les progrès incontestables de la société afghane depuis l'éviction des talibans se heurtent à des obstacles inhérents à toute nation divisée et clanique. Une réalité complexe dans laquelle l'émergence de l'état de droit est longue. Une réalité fuyante, où l'adversaire use de toutes les armes de la guérilla. Une réalité qui n'est pas seulement sombre, car il existe aussi, en Afghanistan, une envie de construire, de prospérer, de se moderniser et, pour cela, de se libérer de la peur.
Voilà la réalité et, au regard de celle-ci, il faut parler clairement : la sécurité et la paix ne pourront s'imposer en Afghanistan sans ténacité, sans confiance partagée, mais aussi sans prise de risque, et, je le crains, sans probables pertes.
Les Français doivent savoir que nous ne sommes nullement en guerre avec le peuple afghan,…