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Intervention de François Fillon

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

François Fillon, Premier ministre :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mesdames et messieurs les députés, nous mesurons tous le poids de notre responsabilité dès lors que le sort de nos soldats est engagé. Il l'est en Afghanistan et nous l'avons éprouvé douloureusement. Il l'est aussi en Côte d'Ivoire, au Tchad, au Kosovo ou au Liban.

Douze mille cinq cents militaires français sont engagés sur des théâtres extérieurs. La France répond ainsi à ses devoirs de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et aux exigences de ses intérêts et de ses alliances dans le monde. Elle obéit aussi aux nécessités de la nouvelle donne stratégique. Depuis la fin de la guerre froide, notre sécurité ne se joue plus exclusivement à nos frontières. L'interdépendance des enjeux et des menaces nous contraint à agir loin, parfois puissamment. Cette évolution stratégique n'est pas sans incidence sur le lien, si nécessaire, entre la nation, nos armées et leurs missions.

Se battre sur nos frontières est une chose ; se risquer pour d'autres, loin de l'hexagone, en est une autre. L'entreprise est d'autant plus sensible que notre société, qui vit en paix, n'est naturellement pas rompue aux épreuves de l'affrontement.

Faut-il s'engager pour Beyrouth ? Pour le Koweït ? Pour Sarajevo ? Pour Kaboul ?

La nouvelle donne stratégique nous conduira, de plus en plus souvent, à nous poser la question et la réponse ne sera plus seulement du ressort du Président de la République et du Gouvernement, puisque, dorénavant, conformément à l'article 35 de la Constitution, chacun d'entre-vous sera aussi conduit à se prononcer par un vote.

Voulue par le Président de la République et adoptée par la majorité de votre assemblée, cette nouvelle clause institutionnelle – qui signe la fin du domaine réservé – sera un progrès pour notre démocratie. Elle sera un atout pour notre politique étrangère et de défense qui, par votre intermédiaire, sera l'affaire de toute la nation. Elle contribuera au soutien de nos armées qui doivent pouvoir sentir le Parlement à leur côté.

Mesdames et messieurs les députés, pour l'Afghanistan, je crois à la nécessité du consensus national, et ce consensus – j'en suis conscient – ne se décrète pas.

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