Merci, monsieur Roy.
Deuxième faute, l'imprévision devant les chocs qui transforment l'économie de l'audiovisuel : l'arrivée des opérateurs de télécommunications avec leur force financière, la TNT, le passage au numérique mais, peut-être plus radicalement encore, le paysage des médias dans la civilisation numérique, la place croissante de l'Internet, des réseaux numériques pour la diffusion, et surtout la transformation des usages culturels, moins verticaux et moins passifs, plus sélectifs et plus diversifiés.
Voilà ce qu'aurait pu être en effet le défi du média global dans cette réforme, voilà la transformation, la révolution que vous avez effleurées sans les voir, voilà les choix que vous ne faites pas, les diversifications que vous ne financez pas, et voilà pourquoi ce texte est tout simplement ringard.
Tout à l'heure, Jean Dionis du Séjour, avec lequel je suis souvent en désaccord, avait bien raison de dire qu'il y a un total anachronisme, et donc une vraie ringardise, à aller chercher dans la nouvelle économie de quoi financer l'audiovisuel public.
Alors que nous discuterons dans quelques semaines, si vous persistez dans cette autre erreur funeste, d'un texte bizarrement intitulé « Internet et création », nous aurons l'occasion de vous dire que nous avions les moyens de soutenir la création, ce que vous refusez.