Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Patrick Roy

Réunion du 25 novembre 2008 à 21h30
Communication audiovisuelle et nouveau service public de la télévisionnomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

Je m'adresserai d'abord à Mme de Panafieu. J'ai été très heurté par les propos qu'elle a tenus lors de son explication de vote (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), lorsqu'elle a dit qu'elle ne répondrait pas aux injures de M. Mamère. Or celui-ci n'a pas été injurieux, il a simplement défendu la démocratie et la liberté. Je rappelle que les révolutionnaires de 1789 défendaient la liberté de la presse, et donc de la communication. M. Mamère était parfaitement dans son rôle et j'avoue être choqué qu'un républicain, un démocrate, après avoir parlé à la tribune de l'Assemblée, se soit vu infliger une fin de non-recevoir méprisante, qui en dit long sur la volonté du Gouvernement de bâillonner la démocratie et l'information dans notre pays.

Je m'adresse maintenant à Mme la ministre. Quand on a la charge du ministère de la culture, on doit s'intéresser à la passion, à l'art, à la connaissance, et non à la disparition programmée d'un service public. Quand sonnera l'heure du bilan – que je vous souhaite la plus lointaine possible –, vous porterez un lourd passif. Vous aurez été la ministre qui aura tué le service public (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) en défendant une loi à laquelle, j'en suis persuadé, vous ne croyez pas vous-même, tant elle vous a été imposée par hasard, sans que vous en ayez eu connaissance ou débattu au préalable. Nous ne sommes pas dans le cas de la réforme de la BBC, qui a été longuement préparée, mais dans le cadre d'un diktat présidentiel.

Si le Président de la République était parmi nous, je lui en parlerais. Je l'ai croisé à midi, à Valenciennes, dans mon arrondissement. Le Président veut faire un nouveau coup de force. Les bras m'en sont tombés quand j'ai appris qu'il voulait à nouveau, comme cela a été le cas il y a de nombreuses années – mais nous avions alors réussi à nous tirer de ce mauvais pas – pouvoir nommer et révoquer les présidents du service public de la télévision.

Tous les démocrates du monde vous le diront, c'est une atteinte terrible à la démocratie et au droit à l'information. C'est aussi accepter que les deux seuls pouvoirs qui géreront les services publics soient le pouvoir financier, avec les groupes privés, et le pouvoir individuel, bonapartiste, du Président. Le Président qui dirige déjà, grâce à ses amis, le privé, veut maintenant tout diriger. Ce sera pratique pour préparer l'élection de 2012 !

Toutes ces raisons nous conduisent à voter cette belle question préalable, défendue avec conviction, coeur et talent, par Noël Mamère, que j'assure de mon soutien. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion