Le groupe Nouveau Centre – nous l'avons déjà dit et nous le répéterons – s'intéresse à la suppression de la publicité en pleine période de récession et au caractère exotique, disons, du financement des chaînes publiques. Les nominations et révocations des présidents de ces chaînes auraient sans doute mérité davantage de sérénité et de durée, mais là n'est pas pour nous le problème central.
Ce qui nous trouble, c'est la confusion du projet du Gouvernement. Que voulez-vous donc faire de l'audiovisuel public ? On peut faire une comparaison avec les autres secteurs industriels, où la France, son Gouvernement, son Parlement, sont fiers des services publics et des entreprises publiques. C'est la théorie des champions européens : avec EDF, avec Areva, avec France Télécom, nous essayons d'avoir des entreprises publiques fortes, capables de rivaliser au niveau européen. Mais que voulons-nous faire de France Télévisions ?
C'est une bonne question et j'ai été frappé par la judicieuse image employée par M. Didier Mathus : voulons-nous faire un gros Arte, coincé par un financement précaire, qui intéressera de moins en moins de gens, ou bien voulons-nous faire un véritable champion européen comme dans les autres secteurs industriels, avec un financement légitime, pérenne, visible, et qui serait capable d'affronter à armes égales les autres groupes privés de l'audiovisuel, qu'ils soient français ou européens ? Je crois que voilà la question centrale.
Le groupe Nouveau Centre est attaché à l'idée d'un groupe puissant, à égalité avec les groupes privés de l'audiovisuel ; nous essaierons de nous en expliquer durant la discussion. S'agissant de la motion, nous ne la voterons pas, car les questions qu'elles soulèvent ne sont pas au coeur de ce que nous considérons être les problèmes posés par ce texte.