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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 25 novembre 2008 à 21h30
Communication audiovisuelle et nouveau service public de la télévisionnomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Non seulement nous n'avons pas honte, non seulement nous sommes fiers de défendre à la tribune de cette assemblée un certain nombre de valeurs, mais nous vous plaignons d'être une bande de godillots au service d'un président qui est en train de tuer le service public ! Votre responsabilité est historique, car vous tuez un élément fondateur de la démocratie ; mais vous le paierez cher, beaucoup plus cher que vous ne le pensez ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. – Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Les deux lois sur l'audiovisuel – nous le démontrerons – signent la fin de la communication libre telle que définie dans la loi sur la communication audiovisuelle de 1982. L'actionnaire unique, incarné par Nicolas Sarkozy, est une forfaiture, un retour au despotisme éclairé de l'Ancien régime. Le seul actionnaire unique, c'est le téléspectateur, car la télévision est l'affaire de tous et la propriété de personne. C'est pourquoi, avec cette question préalable, je vous demande instamment de défendre la République en défendant la télévision publique, et de défendre la démocratie en refusant au président le droit de démanteler ce qui reste du service public et de le soumettre au nouveau monopole des puissances financières.

Comme le disait Victor Hugo, le 11 septembre 1848, devant cette même assemblée, à propos de la liberté de la presse : « Il est bon de poser les principes : car les principes posés dessinent les situations. […] Le principe de la liberté de la presse n'est pas moins essentiel, n'est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s'appellent et se complètent mutuellement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c'est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l'une, c'est attenter à l'autre. » Et Hugo concluait ainsi : « Messieurs, vous avez le plus beau de tous les titres pour être les amis de la liberté de la presse, c'est que vous êtes les élus du suffrage universel. » Soyons fidèles à ces paroles du grand républicain et défendons la liberté de la télévision, la presse audiovisuelle d'aujourd'hui contre les monopoles de l'argent et de l'État. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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