Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, depuis près de six ans, je fais d'étonnantes découvertes s'agissant de la Présidence de la République : opacité totale de son budget, absence de textes, défaut d'explications – il est vrai que notre assemblée n'en réclamait pas –, explosion des dépenses, avec leur multiplication par neuf durant les douze années de la présidence de M. Chirac, bric-à-brac financier – à la dotation s'ajoutaient toute une série de crédits, dissimulés, en provenance des ministères –, rémunération du Président fixée par lui-même et intégrée dans le budget de la présidence, avec confusion entre dépenses personnelles et dépenses publiques.
Qu'ai-je réclamé en intervenant régulièrement à cette tribune ? Un budget « vérité », un contrôle des comptes de la Présidence, une rémunération du Président fixée par la loi et un statut juridique pour son conjoint. J'ai encore en mémoire les sarcasmes du gouvernement d'alors et de sa majorité. J'étais un démagogue, un inconscient, selon Jean-François Copé, qui n'arrêtait pas de dire ici et ailleurs que le budget de l'Élysée était d'une totale transparence et que, décidément, je ne comprenais rien à rien.
Que propose aujourd'hui le Gouvernement ? Un budget vérité, un contrôle des comptes de la Présidence, une rémunération du Président fixée par la loi. S'il y a dans cet hémicycle un député qui peut être satisfait, c'est bien moi !