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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 12 décembre 2008 à 9h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 18, amendement 99

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Nous avons quand même appris une nouvelle extraordinaire il y a quelques instants : M. Jégo se déclare tout de go contre le diktat du capital ! C'est d'autant plus intéressant d'entendre cela dans la bouche d'un représentant du Gouvernement que le Président de la République, au cours d'une discussion avec les parlementaires qu'il avait invités à l'Élysée, répondant à François Baroin, nous a qualifiés de « gauchistes » parce que nous combattions ce projet qui est un projet funeste pour l'audiovisuel public.

Tout ceci se joue à front renversé, mais vous n'êtes pas à un amalgame près puisque vous avez un Président de la République qui a réveillé les mânes de Jaurès, de Blum, tout cela pour surfer sur les émotions et sur les faits divers. Il a même demandé que l'on lise la lettre de Guy Môquet, en oubliant de contextualiser les conditions dans lesquelles celui-ci a été assassiné : il a été assassiné d'abord parce qu'il était communiste, plus que parce qu'il était résistant – souvenons-nous des fusillés de Chateaubriant.

Les raccourcis ne vous ont donc jamais inquiétés, et maintenant, voilà que vous êtes devenu un pourfendeur du capital. C'est quand même une drôle de surprise pour nous.

Mais alors, dans ces conditions, vous ne devriez pas faire de cadeau à la société France Antilles. C'est pourtant ce que vous êtes en train de faire en supprimant la publicité sur RFO. Vous avez fait des cadeaux à TF 1, vous faites des cadeaux à l'audiovisuel privé, vous êtes bien dans la voie qui a été ouverte par le Président Chirac en 1986 dans sa période thatchérienne – Mme Thatcher n'avait pas osé aller aussi loin – quand il a privatisé TF 1, qui était la locomotive du service public de l'époque et qui a été vendue à la société Bouygues. Nous sommes dans la poursuite logique de ce qui a été commencé en 1986 : vous continuez de démanteler le service public au profit des sociétés privées.

Quant à notre collègue rapporteur, je comprends que, sous le coup de la fatigue ou de l'irritation, il s'en prenne à nos collègues ultramarins qui ne seraient pas présents, mais je lui conseille de balayer devant sa porte et de demander au président de la commission spéciale d'être présent.

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