Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Didier Mathus

Réunion du 12 décembre 2008 à 9h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 18, amendement 567

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Mathus :

Dans cette affaire, comme dans beaucoup d'autres, d'ailleurs, tout est relatif. Ainsi, pour la carotte, c'est le lapin qui est l'incarnation du mal. (Sourires.) Il faut donc toujours essayer de prendre un peu de distance, la vérité d'un moment n'est pas nécessairement celle de l'autre. Je tiens à défendre notre collègue Françaix. Dans la loi d'août 2000, nous avions tous en effet la conviction qu'il fallait limiter la pression de la publicité sur les programmes de France 2, en particulier. Mais, je le rappelle, à ce moment-là, le poids de la publicité dans le budget de France Télévisions, c'était plus de 50 %. La loi d'août 2000 a ramené cette proportion à 35 %. Cela nous avait semblé correspondre à une sorte d'équilibre. Je reste convaincu qu'il faut un peu de publicité pour une chaîne populaire à vocation généraliste. C'est une vibration avec la société et cela assure une ressource autonome et indépendante du pouvoir politique.

La question est bien là. J'en reviens à la relativité, madame la ministre : nous sommes convaincus que vous n'avez pas envie de faire du bien à la télévision publique et que vous avez monté tout ce dispositif pour la soumettre et la mettre aux ordres du Président de la République, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012.

À douze heures cinquante, à l'heure où nous nous apprêtons tous à aller prendre un sandwich au jambon avec quelques cucurbitacées, j'en resterai là. Mais je rappellerai qu'il est parfaitement faux de dire que nous sommes des défenseurs absolus de la publicité. Nous pensons simplement qu'il faut moduler la publicité, l'interdire même dans certains cas. Nous avons souvent évoqué à ce titre les programmes destinés aux enfants et à la jeunesse, auxquels nous tenons beaucoup. Mais nous considérons que cette vision standardisée, homogénéisée, formatée, dans laquelle on met tout le monde sur le même plan, cette sorte de vision soviétique de la télévision publique (Exclamations et rires sur les bancs du groupe UMP) est une vraie dérive de l'UMP.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion