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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 12 décembre 2008 à 9h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 18, amendements 590 581 589

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Dans le journal Les Échos, il se plaint d'être maltraité et il explique qu'il verrait d'un très mauvais oeil l'introduction d'un nouvel opérateur dans le champ de la téléphonie portable. M. Bouygues peut exiger tout ce qu'il veut puisqu'il a maintenant à son service quelqu'un qui n'est pas dans un carrosse mais dans une sorte d'alcôve et qui attend de lui les ordres. Effectivement, nous sommes face à un grand changement de mentalités.

Oui, monsieur le rapporteur, nous avons une obsession, celle du service public. Quand nous protégeons le service public de l'éducation, celui des hôpitaux publics, le service public du logement c'est-à-dire tout ce qui a trait au logement social, celui du service public de l'énergie, celui de l'audiovisuel, nous avons une obsession. Nous considérons que ce qui est payé par les Français leur appartient et ne doit pas être chapardé par des opérateurs privés ni par ceux qui sont cotés au CAC 40 – la société Bouygues par exemple.

Comme l'a dit Mme Filippetti, TF1 se plaint alors qu'elle bénéficie d'un effet d'aubaine. Mais, c'est vrai, les crocodiles sont toujours enclins à verser de grosses larmes.

Ainsi, la société Bouygues ose se plaindre, alors même qu'elle va bénéficier d'un effet d'aubaine grâce au doublement des écrans publicitaires et au passage de l'heure d'horloge à l'heure glissante. Dans ces conditions, TF1 se retrouvera en position ultradominante sur le marché publicitaire.

Quant à la publicité sur le service public, vous généralisez le principe du guichet et de l'entreprise uniques. Avec les horaires que vous fixez, on verra beaucoup de publicité en matinée – heure à laquelle les enfants regardent nombreux la télévision. Or les enfants, consommateurs très exigeants, réclameront de surconsommer auprès de leurs parents, pourtant nombreux à ne pas même pouvoir boucler leurs fins de mois. Vous attiserez ainsi le désir de consommation en période de crise : c'est mauvais pour les enfants. C'est pourquoi nous avons toujours demandé la création d'une chaîne de l'enfance et de la jeunesse sans publicité aucune.

Vous prétendez vouloir débarrasser l'audiovisuel public de la dictature de l'audimat et, dans le même temps, vous maintenez en matinée des écrans publicitaires qui feront des programmes de cette plage horaire autant de pièges à consommateurs. Vous déformez ainsi la question des programmes pour enfants – sans parler des placements de produits.

En outre, la distinction – très bien vue par les responsables de France Télévisions – entre période nocturne, de 20 heures à 6 heures, et période diurne de 6 heures à 20 heures, offre un beau gâteau au secteur privé qui ne manquera pas de s'en gaver.

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