Les évolutions de l'offre et de la demande permettraient aux prix de se fixer de manière harmonieuse. La propriété de son logement devient ainsi pour chacun à la fois la norme et le but à atteindre. Dans ce cadre, le logement social ne peut exister que comme la bouée de sauvetage ultime que l'on lance aux plus pauvres qui ne parviennent pas à s'adapter au système. C'est le mythe de la « France des propriétaires ».
Ce discours idéologique peut faire rêver, le temps d'une campagne électorale, tous ceux qui n'auront jamais les moyens d'acheter leur maison ou leur appartement, mais le mythe tourne à vide une fois confronté à la réalité. Vous nous expliquez qu'avec 57 % de propriétaires, la France accuse un retard sur ses voisins européens, et qu'elle se doit de le rattraper. On notera tout d'abord que, en fait, nous sommes juste dans la moyenne européenne. Surtout, il ne faut pas oublier que la proportion de propriétaires n'a jamais été un indicateur de développement économique.