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Intervention de Annick Lepetit

Réunion du 28 janvier 2009 à 21h30
Logement et lutte contre l'exclusion — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Lepetit :

Puisqu'il n'y avait pas de contrainte de localisation, de nombreux logements ont été construits dans des zones non prioritaires. La crise a beau être massive, elle n'est pas pour autant également répartie sur l'ensemble du territoire, vous l'avez dit.

Dans des départements du sud-ouest, par exemple, des logements restent vides : on en a construit par centaines dans les villes moyennes, sans avoir pris en compte la réalité des marchés locaux. Ils y ont fortement déséquilibré l'offre de logements privés en tirant les prix vers le haut, et pour de nombreux propriétaires, ils se sont révélés un investissement non rentable.

Ce dispositif a la fâcheuse tendance de fixer, pour longtemps, l'épargne des ménages dans des investissements qui n'apportent rien à la collectivité, alors qu'elle serait bien plus utile ailleurs. L'Etat joue ainsi au pompier pyromane et entretient la crise qu'il annonce pourtant vouloir combattre.

Ce dispositif se révèle également totalement inutile pour juguler les difficultés d'accès au logement, puisque les logements construits sont inaccessibles pour 75 % des Français. Les ajustements à la marge opérés par le dispositif Borloo et ceux proposés dans ce projet de loi sont loin d'être à la hauteur des enjeux. Mais ce qu'il y a d'encore plus scandaleux, c'est que l'argent public mobilisé n'est utile que pour les personnes déjà suffisamment aisées pour investir dans un logement qu'elles n'habiteront pas. On aboutit à cette situation choquante où les plus modestes sont mis à contribution pour aider les plus riches à se constituer un patrimoine immobilier.

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