Il ne suffit pas de vouloir, comme le soutient le Président de la République, que la France revienne à l'avant-garde de la construction européenne, il faut redonner un sens à celle-ci, reconstruire un contrat de confiance entre l'Europe et les Français. Il faut que nos concitoyens valident eux-mêmes le nouveau traité que vous nous proposez. C'est toujours un risque, le résultat est toujours incertain, mais c'est le jeu démocratique, et c'est un risque bien moins grand qu'une adoption à la va-vite par la voie parlementaire.
Les Français se sont passionnés pour l'Europe. Ils ont perçu le poids de leur décision. Ne les privons pas de l'occasion de s'exprimer une fois de plus sur ce traité ! Je le répète donc : malgré ses réserves sur l'exposé des motifs, le groupe socialiste votera cette proposition de loi. En effet, l'adhésion directe des Français à ce traité est nécessaire. Elle marquerait la réconciliation solennelle de la France avec l'Europe. Elle offrirait à cette dernière la validation populaire qui lui fait aujourd'hui cruellement défaut et l'empêche de repartir.
Comme le disait Gilles Deleuze : « La différence entre la gauche et la droite, c'est que la gauche a toujours intérêt à faire le pari que le peuple pense. » C'est pourquoi nous devons avoir confiance dans le référendum. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)