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Intervention de Jacques Valax

Réunion du 8 juillet 2009 à 9h30
Dérogations au repos dominical — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Valax :

…les emplois jeunes, la CMU, l'allocation personnalisée d'autonomie.

Nous n'avons pas la même interprétation, ni politique ni philosophique, de l'application des 35 heures, mais il demeure que c'est un progrès social. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Où en serions-nous aujourd'hui, où en serait le monde du travail, l'histoire sociale de notre pays si nous n'avions connu que des gouvernements de droite comme le vôtre ? Hier, Jaurès réclamait une société plus juste et nous devons continuer son combat au moment où votre gouvernement mène une politique ultra libérale et individualiste. Malgré vos incantations, notre combat est diamétralement opposé au vôtre.

Que proposez-vous avec ce texte ? Une offensive en règle contre les avancées sociales de notre pays.

Les salariés ne s'embauchent pas eux-mêmes, ne se licencient pas eux-mêmes, ne se distribuent pas de primes, ne s'accordent pas de RTT, ne choisissent pas leurs jours de travail : l'employeur est bien le seul à décider. Du fait du lien de subordination à l'employeur, de la précarité de l'emploi, de la faiblesse des salaires, très peu de salariés pourront refuser de travailler le dimanche. Là est le vrai problème.

Vous ne pouvez pas faire croire aux Français que la très grande majorité des salariés de la grande distribution, essentiellement des mères de famille à temps partiel, payées entre 650 et 700 euros net, pourront librement décider de ne pas travailler le dimanche alors qu'aujourd'hui elles ne peuvent même pas choisir leurs heures et leurs jours de travail.

En 1889, Jaurès disait : « Les beaux rêves se réveilleront d'eux-mêmes au coeur des citoyens libres. Ils se diront que, dans un intérêt économique aussi bien que dans un intérêt moral, il faut constituer tous les travailleurs dans notre pays à l'état d'hommes, que le vrai moyen d'exciter l'énergie de la production nationale comme de relever le niveau humain, c'est de développer en chaque travailleur toute la valeur d'homme qu'il contient ; qu'il faut pour cela l'arracher, par la solidarité professionnelle, au servage des faibles isolés devant les grands capitaux (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. – Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.), aux terribles hasards du chômage et à l'écrasement du labeur irrégulier et démesuré ; qu'il faut subordonner les lois brutales de la concurrence aux lois supérieures de la vie et non celles-ci à celles-là ; qu'il faut » – et c'est pour cela que je cite ce passage – « ménager dans l'existence de tout homme une petite place pour la vie de famille et pour la vie de l'esprit et que, dans ces quelques heures de loisir humain restituées à tout homme il faut, par une éducation incessante et multiple, concentrer tous les rayons de la pensée, comme on pratique dans la forêt enchevêtrée et sombre quelques éclaircies où rit la lumière du soleil. » (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Je m'opposerai à ce texte car je me bats ici, dans la droite ligne de Jaurès, pour une vie meilleure, pour un homme plus spirituel, mieux éduqué, pour une pensée plus libre et plus féconde, pour que le soleil brille pour tous de la même façon, pour une société de vrai progrès social. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

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