Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 8 juillet 2009 à 9h30
Dérogations au repos dominical — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Comment ensuite évoquer la « liberté » laissée au salarié de décider si, oui ou non, il travaillera le dimanche, lorsque l'on connaît un tant soit peu le monde du travail et le contexte économique actuel ? La naïveté affichée par certains cadres de l'UMP est parfois atterrante.

Dans le monde de l'entreprise existe un rapport, le rapport de subordination – et non, comme on l'a entendu hier soir, le rapport de partenariat –, qui fait que les liens entre les salariés et les employeurs se fondent non pas sur la liberté des uns par rapport aux autres mais bel et bien sur ce que peuvent exiger les seconds des premiers. Je doute qu'un salarié qui somme son employeur de le laisser travailler le dimanche ou, au contraire, de lui laisser ce jour-là son repos traditionnel, puisse envisager, après cela, la progression de sa carrière en toute sérénité, a fortiori dans un contexte économique très dur, qui soumet les salariés comme les employeurs à d'extrêmes tensions et dans lequel les rapports de subordination se trouvent exacerbés par la chute générale de l'activité. Là encore, votre argument choc ne résiste pas un instant à la confrontation avec la réalité.

Comment, enfin, évoquer l'adhésion « populaire » que susciterait ce texte ? Nous le savons, l'UMP, à l'instar de M. Guaino, doit imaginer que les sondages sont idiots, mais la constance de certaines conclusions plaide malgré tout pour une tendance lourde parmi les Français, et cette tendance lourde est que nos concitoyens souhaitent conserver le repos dominical.

Nous avons tous reçu des milliers de mails, nous interpellant sur le maintien du repos dominical. Dans ma circonscription, qui comporte 71 000 électeurs, ils sont quatre à m'avoir écrit pour plaider en faveur de la liberté de travailler le dimanche. Tous les autres, soit plus de deux mille, m'ont écrit pour défendre le maintien du repos dominical.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion