Il n'est pas davantage interdit de s'interroger sur l'actuel désordre juridique qui règne en la matière dans les zones à vocation touristique. Rien, sauf une vision très abstraite et très décalée de la société et de l'économie, ne peut en effet justifier, monsieur le rapporteur, que, dans le même secteur, certains commerces puissent ouvrir le dimanche et d'autres non.
Il n'est enfin pas interdit de s'interroger sur la lourdeur et la complexité des régimes dérogatoires au repos dominical, que Bernard Depierre vient d'évoquer.
Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, il y a donc bien une légitimité à s'interroger sur le travail dominical. Mais chacun doit bien reconnaître que notre débat n'est pas anodin, loin s'en faut ! Il n'est pas anodin, car il ne saurait être réduit au risque de réduire aussi l'individu lui-même à des aspects purement économiques et juridiques. En effet, poser le problème du travail dominical, c'est aborder un sujet de fond qui porte en germe une évolution importante de nos comportements, de notre mode de vie et, au final, d'un certain équilibre de notre société.
Chacun a bien conscience, notamment en situation de crise économique, qu'il est nécessaire de maintenir la consommation et de soutenir la croissance. Mais l'imperium des chiffres et des statistiques ne doit pas nous faire oublier que l'individu n'est pas seulement un producteur et un consommateur et que notre responsabilité politique consiste à construire une société équilibrée.