Si l'on ajoute à cette situation le développement exponentiel de l'e-commerce, ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, on en arrive à modifier totalement les habitudes des consommateurs. C'est contre cet effet potentiellement dangereux que je tiens aujourd'hui à vous alerter, car on ne peut pas donner à un commerçant ce qu'on enlève à un autre.
La proposition de loi vise à relancer la consommation, à permettre à ceux qui travaillent d'avoir un jour de plus pour consommer et faire les achats pour lesquels le temps leur manque en semaine. Cela est plus que louable. Elle vise également à arrondir les fins de mois, à défaut des fins de semaines, des salariés qui en feraient la demande. Mais avoir un emploi du temps décalé avec celui de sa famille, n'est-ce pas trop cher payé ? La question est posée.
Je crains, je l'avoue, le revers de la médaille. L'enfer est pavé de bonnes intentions et les plus fragiles, en l'occurrence les commerces de proximité, risquent de payer un lourd tribut s'ils sont désaffectés. C'est pourquoi j'attire votre attention sur la nécessité de préserver le commerce de proximité, véritable lien social dans des zones rurales souvent de plus en plus désaffectées au profit des grandes villes et de leur périphérie.
Il faut conserver au dimanche son statut à part de jour de la semaine. Pour les chrétiens, c'est le jour du Seigneur. Pour Jean Dézert, héros du court roman Les Dimanches de Jean Dézert, de Jean de La Ville de Mirmont, ami de Mauriac,…