Nous avons abordé nos travaux dans un esprit d'ouverture, animés par la conviction que la récidive n'est une fatalité que pour ceux qui s'enferment dans les certitudes dogmatiques. Avec un talent que chacun a pu découvrir et apprécier, Delphine Batho a bien exprimé cet état d'esprit au cours de son intervention liminaire. Ce qui en est ressorti, c'est la responsabilité des uns et des autres, votre incapacité à traiter cette montée de la violence depuis des années, le pragmatisme et efficacité de nos propositions, notre refus commun de transformer la discussion en débat entre les angéliques et les tout répressifs. Je dois dire que beaucoup de nos collègues de la majorité ne voulaient pas rentrer dans un tel débat, même s'il y a évidemment encore chez certains d'entre eux la volonté de nous entraîner sur ce terrain. Je crois donc pouvoir affirmer très sincèrement qu'aucun député du groupe socialiste ne s'est livré à ces attaques outrancières que la chancellerie a dénoncées.
L'échange que nous espérions n'a malheureusement pas eu lieu. Nos amendements ont tous été rejetés – à l'exception d'un seul, celui de Serge Blisko –, malgré un débat très passionnant sur l'injonction de soins et sur le suivi socio-judiciaire.
Nos interrogations sont restées sans réponse. Elles étaient pourtant relayées, au coeur même de la majorité, par plusieurs de nos collègues UMP. Nous avons d'ailleurs apprécié qu'ils votent certains de nos amendements – je pense notamment à M. Fenech. Dans une intervention remarquée,Étienne Pinte a fait part de sa « perplexité » et expliqué sa crainte que le « dispositif ne puisse malheureusement qu'accroître la récidive des mineurs ».M. Jacques Myard, pourtant favorable au texte, s'est lui-même ému – c'est dire ! – que l'on envoie en prison des mineurs « au risque de les rendre pires…