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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 18 juillet 2007 à 15h00
Lutte contre la récidive — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Le législateur n'a, a priori, aucune raison de se priver d'une mesure telle que l'injonction de soins, qui fait l'objet des articles 5 à 9. Nous avons cependant souligné dans la discussion générale l'extrême difficulté dans laquelle ces articles allaient mettre le monde de l'expertise psychiatrique et les juges de l'application des peines si d'aventure ils étaient adoptés.

L'injonction thérapeutique suppose en effet une extrême précision dans ce que l'on cherche à obtenir ; à cet égard, comme nombre de professionnels qualifiés l'ont indiqué, l'extension du champ des incriminations visées n'est pas satisfaisante. Le crime et le délit ne sont pas réductibles à la maladie. À force de tout psychiatriser, on va déresponsabiliser : la médecine va tenir lieu de sanction. Le paradoxe, c'est que dans le même temps, on va continuer à punir des gens authentiquement malades, parfois gravement atteints, mais dont l'irresponsabilité n'est, dans le meilleur des cas, que partiellement reconnue. Dès lors, on trouve de plus en plus de ces personnes dans le monde carcéral, où elles sont mal soignées.

Il faudrait que les SMPR, les services médico-psychologiques régionaux – chargés du suivi psychologique en milieu pénitentiaire –, voire les UHSA, les unités hospitalières spécialement aménagées, dont on nous a annoncé la création, soient beaucoup mieux dotés en personnels compétents pour accomplir correctement ce travail difficile, qui suscite tant d'angoisses et d'interrogations.

De la même manière, les SMPR – services médico-psychologiques régionaux – qui ont, pour certains, rendu de grands services, doivent être multipliés. L'état de délabrement que nous connaissons ne concerne pas seulement les locaux, mais également la médecine pénitentiaire, qui n'existe plus en tant que telle, puisqu'il s'agit d'une extension du secteur psychiatrique dans les établissements de détention. Ce service doit être beaucoup plus armé en termes de personnel, de matériel et de missions qu'il ne l'est aujourd'hui. Au-delà des soins, il faut qu'il y ait des structures intermédiaires pour continuer à aider, soutenir et soigner les détenus à leur sortie de prison. Procéder de façon détestable – pardonnez-moi d'employer un terme blessant –, comme vous le faites…

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