Je regrette la lourdeur du traité de Lisbonne, le défaut de clarté de ses principes et son manque de lisibilité. Tout cela reste vrai, et on ne peut pas dire qu'il soit vraiment simplifié si l'on en compte le nombre de pages, reconnaissons-le. Je déplore qu'on n'ait pas avancé sur l'harmonisation sociale et fiscale, sur la politique industrielle, sur la gouvernance économique, sur le tarif extérieur commun. Et je trouve qu'en permettant, par exemple, à la Grande Bretagne et à la Pologne de s'exonérer de certaines nouvelles règles du jeu, on a traité avec beaucoup d'égards les États qui freinent le projet européen.
Mais, pour imparfait que soit ce traité – l'imperfection est le propre de la plupart des compromis politiques, et l'Europe n'avance jamais que par des compromis qui constituent toute son histoire –, je juge que les améliorations qu'il permet l'emportent sur les insuffisances que je viens d'énumérer.