Pour ce qui est de la cohérence, examinons la part du salaire direct par rapport à celle des prestations hors salaire. Chaque année, je lis le rapport du Conseil national de l'emploi, qui signale, cette année, à la page 207, que le vrai problème français des quinze dernières années tient à ce que l'essentiel de l'effort de productivité a été absorbé par l'augmentation des prestations, au détriment du salaire direct et des investissements d'avenir pour l'entreprise.
Le salarié qui, en rentrant chez lui, apprend qu'avec ses 1 200 euros mensuels, il est devenu moins compétitif que le salarié allemand d'une ville jumelle, se pose des questions. Sur quinze pays européens, la France arrive au troisième rang pour le coût horaire du travail – elle a d'ailleurs perdu des parts de marché par rapport à l'Allemagne –, mais au dixième ou au onzième rang pour le salaire net.