Il ne vous a pas échappé, monsieur le ministre, que, depuis de nombreuses années – et c'est encore plus vrai aujourd'hui –, le pouvoir d'achat des Français est en chute libre. Pour certaines familles, cela a des conséquences sur des dépenses qu'elles peuvent en partie amputer – je pense aux déplacements touristiques, par exemple –, mais pour des millions de Français cela a une incidence sur des charges incontournables – logement, chauffage, énergie, transport – qui sont souvent incompressibles, ce qui cause de vrais drames. Parmi ces charges incompressibles, il y a les frais de transport, qui sont d'ailleurs alourdis par votre loi sur les droits et devoirs des chômeurs, lesquels devront parfois faire une longue route pour pouvoir obtenir quelques heures de travail.
Cette prime-transport, qu'il faut évidemment maintenir, est toujours d'actualité contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là, notamment en commission. Certains prétendent qu'elle ne le serait plus du fait de la baisse du prix du pétrole, mais, comme l'a dit Mme Billard, c'est un phénomène conjoncturel et on ne va pas légiférer tous les huit jours. En outre, cette baisse est fortement atténuée par la conversion dollar-euro. Un argument avancé en commission – je me tourne vers M. Bur et M. Méhaignerie – a consisté à dire qu'il serait préférable de privilégier le salaire direct. J'y suis évidemment favorable, mais c'est particulièrement stupéfiant venant de ceux qui soutiennent de façon inconditionnelle un Gouvernement qui, depuis qu'il est en place, fait tout sauf s'attaquer aux salaires directs et qui prône le recours aux heures supplémentaires ou au travail le dimanche pour accroître les revenus.
J'espère donc que l'on maintiendra cette prime-transport, bien insuffisante, car c'est également important pour l'avenir de la planète, auquel nous devons être très attentifs.