Et nous nous interrogeons pour savoir s'il est exagéré de mettre ces revenus à contribution dès le premier euro !
Rappelons-nous que, parmi les cadres dirigeants eux-mêmes, les revenus ont progressé de façon très inégale. Une étude de M. Camille Landais, de l'École d'économie de Paris, a montré que si l'on considère les 10 % de revenus les plus élevés de notre pays, on constate qu'ils ont évolué de façon très inégale, le 1 % supérieur de ce décile ayant été extraordinairement avantagé. Et au sein de ce 1 %, le 0,1 % le plus élevé – un millier de personnes ! – a connu une progression de ses revenus sans commune mesure avec celle des autres revenus. Ainsi, non seulement les 10 % les plus riches sont devenus plus riches par rapport aux 10 % les plus pauvres, mais au sein même des plus riches, le centile plus élevé dispose de revenus qui défient le sens commun !
Dans cette perspective, il nous semble nécessaire d'agir dans le sens préconisé par M. Bur, mais de façon plus juste, plus équitable, et aussi plus volontariste, en faisant passer le seuil de trente fois le plafond de la sécurité sociale à six fois seulement.