Pourquoi voulez-vous imposer à des médecins, dont vous aimez à rappeler qu'ils appartiennent aux professions libérales, ce que l'État ne s'impose pas à lui-même ? Fermetures de classes dans les zones difficiles, suppression autoritaire – décidément, c'est une habitude ! – de dizaines de tribunaux d'instance, regroupement des trésoreries, rationalisation – quel joli mot pour désigner des fermetures pures et simples – de la carte des hôpitaux de proximité : comment demander à de jeunes médecins d'aller s'installer là où vous-mêmes estimez que les services publics de proximité ne sont plus nécessaires ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Peut-être, dans ces conditions, serait-il préférable de réfléchir tout simplement aux conditions d'exercice de la médecine libérale et aux attentes des jeunes praticiens qui veulent échanger, se former à proximité, partager les tâches administratives, se regrouper. Vous pensez sanction ; nous proposons des maisons médicales pluridisciplinaires, une évolution des modes de rémunération et un développement des réseaux. Peut-être faudrait-il aussi réformer les études médicales, au terme desquelles un médecin généraliste semble plus apte à exercer à l'hôpital qu'en ambulatoire.
La pauvreté de vos propositions de fond nous a laissés très sceptiques, pour ne pas dire plus, sur votre volonté d'engager une véritable réforme de la sécurité sociale. La crise du système de santé et du système des retraites appelle des mesures fortes : vous ne nous proposez que des rustines et des faux-semblants.