Nous regrettons que les performances d'ensemble – indéniables – de notre système médical ne réduisent plus ces inégalités choquantes. Les données sont connues, je n'y reviens pas. Il est regrettable qu'au moment où vous vous apprêtez à proposer des franchises, les dépassements d'honoraires se multiplient, la concentration des spécialistes dans certains secteurs s'accentue : tout cela n'est pas de nature à rassurer.
Votre réponse, là encore, est marquée du sceau de la coercition. Que n'eût-on entendu, sur les bancs de votre majorité, si cette idée avait germé sous un gouvernement de gauche ! De quoi ne nous aurait-on pas taxés : bureaucratisme, étatisme, refus de la négociation, fanatisme législatif ? Il se trouve que c'est vous qui avez pris cette décision qui n'aura d'autre résultat que de renforcer le déficit en médecins généralistes au profit des spécialités les plus lucratives et de permettre à des médecins toujours plus chers de s'installer dans les zones attractives quand, dans les zones difficiles, les praticiens seront de moins en moins nombreux.
Médecine à deux vitesses, au moins, car les classes moyennes elles-mêmes se diviseront entre ceux qui peuvent se payer de bonnes assurances complémentaires et les autres, qui devront se contenter du minimum accessible.