Dans la perspective de la maîtrise des dépenses de santé, j'aborderai deux points. Le premier concerne le problème spécifique de l'article 33 et des internes ; le second, plus général, touche à la prescription.
S'agissant de la démographie médicale, on peut considérer aujourd'hui qu'il existe trois catégories à distinguer : les médecins installés ; les jeunes qui ne sont pas encore dans le cursus, et auxquels on peut imaginer proposer de nouvelles règles ; ceux enfin qui « sont dans la seringue », c'est-à-dire les étudiants en médecine et les internes.
Pour ceux d'entre nous qui sont déjà médecins, il est difficilement imaginable, comme l'a d'ailleurs dit le Président de la République, de changer les règles du jeu en cours de parcours. Pourtant, si aucune décision n'est arrêtée aujourd'hui, concernant notamment ceux qui vont entrer dans le circuit médical, il faudra encore attendre sept ou huit ans pour que les mesures prises soient effectives.
L'article 33 a eu pour premier effet de faire comprendre à nos jeunes collègues en cours de formation qu'on ne pouvait en rester là et qu'ils devaient prendre en considération le fait que la médecine avait évolué. La pénurie de médecins sur certaines portions du territoire montre à quel point il faut aujourd'hui repenser l'organisation médicale, qu'il s'agisse des établissements de santé ou de la répartition des professionnels.
Vouloir infléchir la démographie médicale est aussi compliqué que de manoeuvrer un pétrolier : l'inertie est telle que, sans mesures courageuses aujourd'hui, on ne peut espérer faire bouger les choses demain.
Ce PLFSS a le mérite de poser de vraies questions. Encore faut-il s'interroger aussi sur les méthodes employées pour y répondre. Les jeunes internes sont légitimement inquiets.