Moi, je prends ma part de responsabilité, assumez la vôtre !
Les politiques publiques sont en pleine réorganisation, tant par l'entrée en vigueur de nouvelles règles budgétaires que par les transferts de compétences vers les collectivités. Si ces évolutions sont manifestement nécessaires, il ne faudrait pas pour autant que le centre social soit remis en cause dans ses capacités éprouvées alors que son utilité est reconnue par tous.
Rappelons que si la partie relativement infime de ce budget d'action sociale de la branche famille, qui concerne l'action sociale des caisses d'allocations familiales et de la CNAF, diminue, ce seront les collectivités locales qui en subiront directement et gravement les conséquences, ou pire encore, dans beaucoup de communes, les habitants eux-mêmes. Car s'il est évident que, sur nos territoires, nous ne pouvons nous passer de l'action des centres sociaux, il est tout aussi clair que les collectivités locales ne seront pas en mesure de compenser les éventuelles diminutions de financement de la CNAF et des caisses d'allocations locales.
Les grands choix qui seront actés dans notre budget de la branche famille en 2008 ne devront pas préjuger de la future négociation entre l'État et la CNAF relative à la convention d'objectifs et de gestion pour la période 2009-2012, et déterminer ainsi les moyens financiers globalement accordés aux centres sociaux.
Force est de constater que nombre de territoires restent non couverts en centres sociaux, ou insuffisamment couverts. Chaque centre social qui se crée représente tout à la fois un foyer nouveau d'initiatives d'habitants et un lieu réel de création de lien social. Le centre social, en tant que capacité d'animation et d'initiative de la société civile, est un espace autonome de solidarité qui contribue à la responsabilisation active des personnes et à leur émancipation.
Déjà, lors d'une remarquable rencontre patronnée le 5 décembre 2006 par Jean-Louis Debré, alors président de l'Assemblée nationale, qui a réuni, au Palais Bourbon, nombre de parlementaires de diverses obédiences ainsi que des représentants des centres sociaux et leurs partenaires, notre volonté de créer les conditions du développement des centres sociaux avait été affirmée à travers des pactes de coopération, à l'échelle nationale et locale, entre l'État, la CNAF, les collectivités territoriales et locales et les centres sociaux. Il nous faut maintenant passer à l'acte.
Mes chers collègues, monsieur le ministre, mesdames les ministres, ne pénalisons pas financièrement la capacité de la branche famille et des caisses locales en amoindrissant cette part de financement qui leur permet de mener des interventions sociales optionnelles, et donnons à la CNAF et aux CAF locales, et par conséquent aux centres sociaux, les moyens de notre ambition sociale et humaniste. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)