Monsieur le président, mesdames les ministres, mes chers collègues, ainsi que l'a justement rappelé M. Eric Woerth devant la commission des comptes de la sécurité sociale, le 24 septembre dernier, la sécurité sociale est l'un des grands acquis de notre République.
Précisément, le projet de loi de financement de la sécurité sociale se doit d'être au service de la solidarité nationale dans le cadre d'une mise en oeuvre responsabilisée. Ce projet doit également permettre de renforcer les formes d'actions sociales non assistantielles, ancrées dans un juste et subtil équilibre entre accompagnement et responsabilisation, une action sociale dynamique et responsable.
C'est la raison pour laquelle je voudrais attirer tout particulièrement votre attention sur l'action capitale menée par les centres sociaux, dont une partie très significative de leur financement relève de la branche famille de ce projet de loi.
Dans le département du Nord et au sein de ma circonscription, je peux porter témoignage de la pertinence de l'action des centres sociaux, de leur apport au développement du lien social dans un territoire souvent très fragilisé, de leur contribution au mieux-être des individus, de leur soutien à celles et ceux, en difficulté, qui trouvent au sein du centre social, la chaleur d'un accueil personnalisé et la qualité de projets et d'activités dont ils peuvent devenir progressivement les promoteurs, les organisateurs, les acteurs.
Car c'est cela, le « fondamental » du centre social : être porté par des habitants, accompagné par des salariés, qui s'organisent pour contribuer à résoudre les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne et, ainsi, développer la vie sociale du quartier, améliorer la qualité de la vie, de façon volontariste et collective.
Qu'il s'agisse de l'accueil de la petite enfance ou de l'enfance, de l'accompagnement de jeunes dans leur projet de loisirs – et pas que de loisirs –, du soutien à l'organisation de vacances familiales pour des familles qui ont souvent oublié le sens même du mot vacances, de l'accompagnement vers l'insertion sociale, de la médiation santé, de la lutte contre l'isolement, le centre social est un espace de promotion de l'individu, de soutien à la famille, de développement des territoires.
Pour faire vivre le projet centre social, une méthode de travail a été progressivement élaborée, elle est simple dans son principe, c'est l'animation globale. Je me dois ici de saluer la qualité des travaux des premières journées professionnelles de l'animation globale qui se sont déroulées à Lille en février dernier, à l'initiative de la Fédération nationale des centres sociaux.
L'animation globale est une méthode qui pose comme double nécessité, d'une part, le diagnostic partagé des besoins en termes de vie sociale des personnes et des familles sur un territoire et, d'autre part, la définition avec les usagers, habitants, salariés du centre social et ses partenaires, des projets et actions à mettre en oeuvre pour y répondre au mieux.
Ensemble veillons à ne pas fragiliser cette forme d'action sociale qu'est l'animation globale, laquelle s'appuie sur les ressources d'un territoire pour le développer, pour accompagner les personnes et les familles en souffrance vers l'autonomie et la dignité retrouvées.
Veillons aussi à préserver les ressources précieuses de nos centres sociaux, qui sont insuffisantes compte tenu de l'ampleur de leurs missions, et dont la diminution serait désastreuse tant sur le plan social que sur le plan humain.
Le rapport du Sénat sur les banlieues de novembre 2006 identifiait clairement le rôle décisif du centre social dans le maintien de la cohésion sociale. Ce rapport affirmait le « rôle moteur des centres sociaux, qui représentent une base d'appui et de soutien pour les associations dans de nombreux quartiers en difficulté. Par leur expérience et grâce à leur bonne connaissance des habitants, ils ont vocation à jouer un rôle privilégié dans la mise en oeuvre des politiques de la ville dans les quartiers ».
Aujourd'hui, alors que la pertinence du projet relatif au centre social est reconnue par l'ensemble des acteurs nationaux et locaux, de l'État aux collectivités locales en passant par l'ensemble des partenaires associatifs des centres sociaux, le financement de ces derniers se fragilise au fil des exercices budgétaires.