Mais, comment en sommes-nous arrivés là ? Comment une nation, qui se prétend démocratique et riche, a-t-elle pu déréguler son organisation des soins à ce point, et laisser se détériorer sa démographie médicale sans réagir ? Sont en cause, d'une part, un numerus clausus non relevé à temps et, d'autre part des départs anticipés à la retraite, avec le mécanisme d'incitation à la cessation d'activité, le MICA.
Les mesures gouvernementales qui, depuis plus de vingt ans, visent à limiter l'offre de soins n'ont pas permis de lutter contre le déficit croissant de l'assurance maladie, mais elles ont conduit au déficit actuel de médecins, qui va se généraliser à tous les territoires. Certains patients renonceront alors aux soins, ce qui implique l'absence de dépistage et de prévention et l'aggravation de la morbidité, humainement intolérable et source de coûts élevés. D'autres malades attendront des mois pour avoir un rendez-vous chez un médecin conventionné, tandis que les plus aisés consulteront un médecin déconventionné.