Parfaitement ! L'union sociale de l'habitat, dont je fais partie, a parlé d'un vrai hold-up ! Alors, des négociations comme cela… Tout a été fait comme si les 850 millions d'euros avaient été placés dans une caisse ne servaient à rien. Or ils servaient aussi à une politique du logement, et la substitution d'une dépense à une autre ne vaut pas argent supplémentaire pour le logement social. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR.)
Deuxième chose que je voudrais dire en tant que président d'organisme d'HLM : il y en a marre d'être stigmatisé. Les « dodus dormants », cela suffit ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Ou alors, je veux des noms ! Les organismes d'HLM que nous présidons n'ont rien de dodus dormants ! Si vous avez des accusations à porter, madame la ministre, faites-le concrètement, mais cessez d'accuser des organismes qui font leur travail, au motif qu'un ou deux ne feraient pas le leur correctement. La majorité des 800 organismes d'HLM travaille au profit des familles les plus modestes.
Je veux aussi marquer mon désappointement face aux attaques contre les locataires. Mon collègue Pierre Gosnat avait raison d'insister sur ce point. Il est curieux de demander aux locataires de payer des surloyers ou les vider de leur logement HLM, et, dans le même temps, de chercher à nous obliger à vendre des logements HLM. Quelles familles ont la capacité d'acheter ? Il faudrait savoir ce que vous voulez !
Pour notre part, nous voulons du logement locatif parce que nous savons que certaines familles ne peuvent pas ou ne souhaitent pas financer l'achat d'un logement. Il faut que ces personnes puissent rester dignement dans leur logement. Cela ne signifie pas que, en tant que présidents d'organismes, nous ne sollicitions pas les familles pour les inciter à changer ; mais il n'y a pas besoin d'une loi pour le faire : cela se négocie directement entre l'organisme d'HLM et les familles. Bref, la vente de logements HLM me reste en travers de la gorge !
C'est le 10 avril 1908 que, pour la première fois, l'État a investi de l'argent pour faire émerger une France des propriétaires, dans le cadre d'une loi présentée par Alexandre Ribot. Voilà plus de cent ans !