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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 30 avril 2009 à 15h00
Suppression du délit de solidarité — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Ce que nous avons essayé de démontrer, c'est qu'une rédaction intelligente et précise peut parfaitement permettre de séparer ceux qui font assaut de forfanterie pour exploiter la misère humaine de manière transfrontalière et tous ceux, nombreux dans notre pays, qui ne font qu'un travail d'humaniste, de citoyen.

Il faut poser le problème de façon dépassionnée en disant qu'il ne faut pas inquiéter ces derniers, qu'il ne faut pas ennuyer les associations. Notre collègue Hutin l'a dit très justement, on ne peut pas ne pas voir certaines situations. Tout le monde ne prend pas l'autoroute A 16, mais voyez ce qui se passe dans les squares du 10e arrondissement de Paris. Tous les soirs, des jeunes arrivent place du Colonel Fabien – cela n'a rien à voir avec la grande formation politique qui y a établi son siège, mais c'est un lieu de rendez-vous – et, avec l'aide de France terre d'asile, on les emmène en autocar dans un centre pour qu'ils mangent, prennent une douche et pour voir s'ils sont susceptibles, en tant que mineurs, d'être pris en charge par la DASS. Demain, vous allez faire une descente de police et dire aux bénévoles de France terre d'asile qu'ils sont dans l'illégalité ! Cela n'a pas de sens ! On ne peut pas insécuriser ainsi des milliers de personnes qui ne sont d'ailleurs pas nécessairement des militants anti-Gouvernement ou anti-UMP ! Il y a parmi elles des gens appartenant à des mouvements d'église qui, quelles que soient leurs opinions politiques, affichent une parfaite neutralité. Je le lisais encore récemment.

D'autres appartiennent à des mouvements associatifs. Il faut faire extrêmement attention à ne pas les inquiéter ni les décourager, en laissant croire – mais je ne pense pas un instant que vous ayez cette idée pernicieuse – que la solidarité envers les étrangers devrait être conditionnée à un contrôle préalable de leur situation. Cela n'aurait pas de sens. D'ailleurs, nous connaissons la complexité administrative. Pour être dans une situation irrégulière, il suffit parfois de laisser passer un délai, d'être convoqué trop tard dans une préfecture ou d'avoir obtenu avec retard un récépissé provisoire, ce qui est loin d'être un crime.

Je vous demande par conséquent de revenir sur votre refus, et d'examiner de près nos propositions de bon sens visant à isoler demain ceux qu'il faut bien considérer comme les véritables esclavagistes des temps modernes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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