Monsieur le ministre, vous avez évoqué l'aide médicale d'État à cette tribune. J'espère que vous avez bien suivi le dossier entre le moment où, je suppose, vous avez voté ce dispositif et ce qu'il est devenu aujourd'hui s'agissant de son accessibilité aux migrants, aux étrangers en attente de régularisation. J'espère que vous savez que ceux-ci ne peuvent prétendre à l'aide médicale d'État avant une période de trois mois, et encore faut-il, à l'issue de ce délai, qu'ils aient prouvé une adresse fixe. Un étranger en situation irrégulière ou en attente de régularisation peut ainsi attendre non pas trois mois, mais six mois ou un an.
Si j'insiste sur ce point, monsieur le ministre, c'est que ces gens qui nous arrivent d'ailleurs sont atteints de pathologies plus graves que la moyenne – je n'ai de cesse de le répéter depuis deux ans à Mme Bachelot ! – : sida, hépatites, tuberculose, avec des foyers multi-résistants dans les pays en voie de développement – cela fait régulièrement la une de l'actualité. C'est de l'irresponsabilité que de ne pas les laisser accéder au système de soins dès leur arrivée dans notre pays.
Mon collègue Diard a évoqué les pôles santé qui s'adresseraient aux migrants. Moi, je ne sais pas ce que c'est un pôle santé !