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Intervention de Christian Hutin

Réunion du 30 avril 2009 à 15h00
Suppression du délit de solidarité — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

Monsieur le président, je pense que Jean-Pierre Chevènement a été tellement cité qu'il ne peut que s'intéresser à ce texte.

Mais, monsieur le ministre, vous commettez parfois des erreurs de jugement sur le texte et par rapport à notre président de groupe. Vous avez été un peu discourtois ce matin envers lui, alors qu'il a été votre président de groupe et que c'est le président du groupe SRC, c'est-à-dire socialiste, radical et citoyen. Je suis le citoyen, le député chevènementiste du groupe, et j'ai signé des deux mains cette proposition de loi. Pour plusieurs raisons.

La première, c'est que vous faites appel au passé, il y a onze ans, à l'époque de la gauche plurielle. La loi Chevènement était un peu différente parce qu'elle régularisait 90 000 sans-papiers selon une ligne différente de la vôtre, fondée sur le codéveloppement. À l'époque, un comité interministériel, présidé par Sami Naïr, se réunissait sous la responsabilité de Martine Aubry, alors ministre des affaires sociales.

Nous avons une petite divergence entre nous. Moi, j'aime la nation mais j'ai quelques craintes par rapport aux valeurs d'identité nationale que vous défendez. Je suis député du Dunkerquois, médecin généraliste dans une zone difficile. Il m'arrive de soigner des migrants et je constate que la situation est de plus en plus grave, on ne l'a peut-être pas encore suffisamment souligné.

Il y a quelques semaines, une maman perdait un bébé dans ma commune. Pour venir ici aujourd'hui, j'ai pris l'autoroute A 16 : c'est un cheminement de gamins sur la bande d'arrêt d'urgence, et pas un ne porte le gilet jaune obligatoire ! J'ai peur que la prochaine fois que nous prendrons la parole à France Info, ce ne soit pour évoquer le drame de ces très nombreux jeunes hommes qui auront été balayés comme des quilles !

La gravité de la situation justifie que nous discutions de l'article 2, car nous travaillons là sur l'humain – c'est le médecin qui parle. En la matière, il est essentiel d'avoir des doutes. Je ne mets pas en cause votre bonne volonté, monsieur le ministre, mais vos certitudes, récentes mais particulièrement solides, m'inquiètent. Essayez de temps en temps d'avoir un doute sur la générosité humaine ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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