Ce n'est pas méchant, mais je n'ai pas tout compris, cela peut arriver ! Mais j'ai entendu : « on ne vous dit pas tout ! ». C'est vrai qu'on ne nous dit pas tout, y compris sur Jean-Claude Lenoir que vous avez cité, en expliquant que je lui avais rendu hommage. La réalité est un peu plus subtile et complexe : je rends hommage à son action humanitaire, mais ne puis en faire autant pour certaines de ses déclarations – graves, fausses et faites sans l'ombre d'une preuve – sur les gazages et les matraquages. Votre remarque n'était donc que partiellement vraie. Je veux néanmoins revenir sur les chiffres que vous avez cités. Parmi les 1 000 condamnations prononcées en 2008 sur la base de l'article L. 622-1, aucune ne concerne un bénévole humanitaire. Vous avez donc raison de dire qu'aucun d'entre eux n'a été condamné en 2008.
Tout ce que vous avez dit au sujet des drames individuels et des causes qui poussent certains à migrer est vrai, madame Pau-Langevin : des personnes abandonnent en effet leur famille, vendent leurs biens et se sentent obligées d'aller au bout de leur périple pour restituer de l'argent à leurs familles restées dans le pays d'origine. J'ai rencontré il y a quelques jours au Sénégal, au Cap-Vert et en Tunisie des mères de famille qui se regroupent en associations pour dissuader leurs enfants de payer des passeurs et de risquer leur vie. Elles nous demandent de clamer haut et fort notre refus de l'immigration irrégulière, et de reconduire, car c'est un signal clair, les migrants à la frontière.