Pour tout observateur un peu informé des réalités nationales, cette présentation laisserait à penser qu'il existe, en ce domaine, une dangereuse exception française.
L'exception française, s'il y en a une dans le domaine de l'immigration, tient plutôt à l'ancienneté et à la vivacité de notre tradition républicaine en matière d'accueil et d'intégration des populations étrangères.
Je voudrais, à ce sujet, vous rappeler quelques vérités. Nous voulons une immigration régulée, maîtrisée, mais la France est et reste une terre d'immigration. Un grand nombre d'étrangers peuvent entrer dans notre pays sans être soumis à l'obligation de visa, et pour ceux qui s'y trouvent soumis, ce sont, chaque année, plus de deux millions de visas d'entrée qui sont délivrés ; M. Éric Diard l'a rappelé avec beaucoup d'à-propos. Ce chiffre représente 88 % des visas demandés.
Par ailleurs, près de 200 000 personnes reçoivent chaque année un titre de séjour, pour étudier, travailler ou vivre en France. Avec 200 000 visas de long séjour et deux millions de visas de court séjour, comment pouvez-vous prétendre que notre pays est fermé ?
En matière de droit d'asile, fidèle à ses principes et respectueuse de ses engagements internationaux, la France est aussi le premier pays européen pour l'accueil des réfugiés politiques, et le troisième dans le monde, après les États-Unis et le Canada.