Nous avons assisté ce matin à un grand numéro de contorsion tactique, d'hésitation devant la procédure à suivre de la part du groupe UMP. Ce n'est que le témoignage du malaise qui traverse la majorité et dont certains députés UMP se sont d'ailleurs fait l'écho récemment. Il y a cependant plus grave que ce malaise, il y a ce sentiment de désespérance qui est celui de très nombreux citoyens de notre pays.
De ce point de vue, c'est la crédibilité du Gouvernement qui est en jeu. Comment peut-on en effet être crédible quand on affirme qu'il faut maîtriser les déficits publics et que, dans le même temps, l'on se prive des recettes du bouclier fiscal ? Comment peut-on être crédible lorsque l'on demande aux classes populaires et aux classes moyennes de se serrer la ceinture et que l'on exonère de tout effort de solidarité supplémentaire les heureux bénéficiaires du bouclier fiscal ?
Cette politique du « deux poids deux mesures », les Français n'en veulent plus. Ils n'en peuvent plus et ils vous le diront d'ailleurs demain, très nombreux. Demain, c'est la fête du travail. Un grand nombre de salariés, de retraités, de citoyens s'exprimeront de façon très nette dans toutes les villes de France.
Madame la ministre, l'occasion vous est donnée de faire un geste fort pour redonner du sens au mot solidarité, pour remettre de la cohésion dans notre pays, pour réintroduire de la cohésion sociale dans votre politique qui en manque tant, car, nous le savons bien, il n'y a pas d'efficacité économique sans cohésion sociale. Soyez à la hauteur du défi qui est devant vous et abrogez avec nous le bouclier fiscal. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)