Même si Didier Mathus a essayé de dissuader ses collègues du groupe socialiste d'intervenir sur cet article, j'ai finalement décidé de le faire après réflexion. (Sourires.)
Si je n'avais pas un avis bien formé au début de l'examen de cet article, je dois dire qu'après avoir entendu mon collègue de l'Ille-et-Vilaine, Marcel Rogemont, écouté mon collègue de Paris, Patrick Bloche, écouté mon collègue du Nord, dans un style différent, Patrick Roy, entendu ensuite Michel Françaix, mon excellent collègue de l'Oise, écouté avec attention Sandrine Mazetier, députée de Paris (Murmures sur les bancs du groupe UMP) , écouté aussi Aurélie Filippetti, de la Moselle, puis François Pupponi, député du Val-d'Oise, entendu David Habib, avec son expérience des Pyrénées-Atlantiques, (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), après avoir entendu, y compris dans un patois local, Jean-Pierre Dufau, député des Landes, écouté Jean Gaubert, député des Côtes-d'Armor, été convaincu par Jean Mallot, député de l'Allier, puis par François Loncle, député de l'Eure, sans avoir entendu Delphine Batho et Daniel Goldberg, qui, s'ils étaient intervenus, auraient probablement dit la même chose (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP), je me sens désormais capable d'intervenir sur cet article 7 !
Ce qui est en jeu une fois de plus, mes chers collègues, ce sont la liberté, la démocratie et le pluralisme.
Me reviennent alors à l'esprit, au moment même où il revient dans l'hémicycle, les propos de M. Karoutchi, qui ne voulait pas être le « Monsieur bricolage » du Parlement mais qui, il y a peu de temps, brandissait la menace de sortir sous quarante-huit heures une arme constitutionnelle.
Vos propos, monsieur le ministre, ont un peu changé la nature des débats. Il y a, depuis, une forme de crispation qui a peut-être un peu ralenti nos débats (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP), et nous avons parfois le sentiment de légiférer sous la menace.
Si nous nous battons pied à pied comme nous le faisons ce soir et comme nous allons continuer de le faire dans les heures qui viennent, c'est parce que ce texte recèle des armes de destruction massive contre la liberté, la démocratie et le pluralisme. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Nous avons déposé un amendement pour que, sur les quatre parlementaires, deux soient de l'opposition. Vous devriez nous remercier, mes chers collègues de la future opposition, car, à force de faire passer des textes liberticides ou de fausse liberté, comme celle de travailler le dimanche ou jusqu'à soixante-dix ans, c'est bientôt vous qui bénéficierez de ces deux postes donnés à l'opposition. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)