Je suis désolé, mais nous pouvons également nous exprimer sur ces questions et dire ce que nous pensons de certains intitulés de ministères aux relents plutôt nauséabonds. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Je reprendrai les propos du ministre Hortefeux, qui nous a expliqué que tous les étrangers devaient être traités de la même manière dans le cadre du regroupement familial. Tel est l'objet de cet amendement, s'agissant des familles en exil qui ont besoin de se retrouver pour mieux le supporter et s'intégrer dans les valeurs de la République.
Je l'ai précisé dans la discussion que nous avons eue hier soir : imposer dans le pays d'origine l'apprentissage de la langue et les valeurs est extrêmement compliqué pour les pays les plus pauvres d'entre les plus pauvres et constitue également une barrière économique.
Le ministre en charge du projet qui nous est présenté est aussi celui du codéveloppement. Or ce texte ne dit rien de ce que l'on pourrait apporter à ceux qui souhaitent le regroupement familial. Je rappellerai que 40 % des habitants du continent africain vivent avec moins d'un dollar par jour, alors qu'une vache européenne est beaucoup mieux lotie qu'un Africain puisque les subventions de la PAC lui permettent d'obtenir 2,5 euros par jour. Tant que l'on poursuivra dans cette voie, il y aura effectivement beaucoup de demandeurs d'asile et de nombreux candidats à l'immigration.
Nous contenterons-nous longtemps de cette compassion générale lorsque nous voyons à la télévision des candidats à l'immigration s'échouer à Gibraltar ou ailleurs et y perdre la vie, ou voulons-nous, au contraire, favoriser et aider ceux qui, aujourd'hui, fuient le sous-développement et la tyrannie et cherchent à vivre dignement sous des latitudes plus démocratiques et plus clémentes ? Cela fait aussi partie des impératifs qui s'imposent à la quatrième puissance mondiale.
En établissant un tel système, vous faites payer sans le dire la formation. Nous proposons que l'État la prenne en charge. Je rappellerai pour mémoire, parce que l'on oublie vite, que les projets de loi présentés dans le cadre de la première partie de cette session extraordinaire ont tout de même contribué à faire un cadeau de 13 milliards d'euros aux plus riches des plus riches.