Je suis convaincu que nous devons adapter les modalités de la sanction.
Lors de la dernière mandature, j'avais rédigé une proposition de loi sur la création d'unités disciplinaires d'insertion pour les jeunes. L'idée est simple : au lieu d'envoyer des jeunes en prison, il m'apparaît plus efficace de les intégrer dans des unités d'insertion où règne une discipline militaire – et j'emploie à dessein ce mot. La discipline de type militaire a depuis longtemps démontré sa capacité d'intégration et de formation pour les jeunes les plus difficiles. En 1986, l'amiral Brac de la Perrière avait lancé les JET, jeunes en équipes de travail. Destinée à accueillir, pour des stages de quatre mois, les mineurs délinquants dans des structures encadrées par des militaires, cette opération a rencontré un très grand succès, mais les JET n'ont pas survécu à la professionnalisation des armées. C'est parfaitement regrettable.
Plus récemment, madame la ministre, le général de Richoufftz, adjoint au gouverneur militaire de Paris, a monté une opération de réinsertion pour des jeunes en difficultés appelée « Un permis de conduire pour la banlieue ». Cette opération, qui associait dans un cadre militaire des entreprises, qui finançaient le permis de conduire, et des militaires, parfois réservistes, a, elle aussi, connu un très grand succès.
Les jeunes sans repères et qui sombrent dans la délinquance ont besoin de référents forts. La rigueur, la discipline, l'engagement individuel et collectif, le sens de l'action, la volonté de servir des militaires constituent des principes, des valeurs de nature à ressaisir ou à faire se ressaisir des jeunes allant à la dérive. Je suis certain que vous le comprendrez, madame la ministre, et je vous demande d'étudier la mise en place de ces unités disciplinaires d'insertion, seules capables à mes yeux de faire comprendre à ces jeunes délinquants la chance qu'ils ont de vivre en citoyens libres dans un pays libre. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)