Si la violence est une donnée – certains ont même prétendu qu'elle était une donnée biologique –, il n'en demeure pas moins que la réponse de la société a beaucoup évolué. Dieu soit loué, on n'envoie plus au bagne Jean Valjean pour un vol de pain, et je m'en réjouis.
De la même manière, personne, nous sommes tous d'accord, ne souhaite remettre en cause les nécessaires actions de prévention que tous les maires, quelle que soit leur couleur politique, mettent en oeuvre sur le terrain.
Mais il est non moins vrai que depuis une trentaine d'années, la nécessaire sanction était passée un peu par pertes et profits, un peu dans la suite des idéologies des soixante-huitards attardés qui ont toujours vu dans les délinquants d'abord des victimes de la société, par nature excusables de leurs actes. Cette approche politique a conduit à la dérive de l'insécurité que l'on connaît. Et c'est pour contrecarrer cette dérive que vous nous proposez, madame la ministre, d'être plus fermes, et j'approuve votre projet de loi.
Mon propos ne portera pas tant sur la nécessité de sanctionner plus fermement les récidivistes – cela me paraît être une nécessité salutaire pour la société et la défense des victimes mais également pour les délinquants qui doivent prendre conscience de la portée de leurs actes – que sur la nature de la sanction. Faut-il obligatoirement envoyer en prison des mineurs au risque de les rendre pire qu'ils ne le sont à la sortie lorsqu'ils auront été au contact des vieux chevaux de retour ? (« Eh oui ! sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)