Cette progression de la récidive trouve sa première cause dans la mutation des formes de la délinquance. Dans son étude intitulée Demandes de sécurité, Hugues Lagrange, chercheur au CNRS, explique que l'ensemble des démocraties occidentales est « secoué par une même lame de fond : l'affirmation d'une délinquance plus violente, plus jeune et plus étroitement liée aux trafics de drogue ». Cette évolution marque, selon lui, le passage d'une délinquance d'opportunité caractéristique des sociétés prospères des Trente glorieuses à une délinquance d'exclusion plus symptomatique des sociétés postindustrielles.
Cette « lame de fond », qui frappe depuis une vingtaine d'années les États-unis et l'Europe, ne doit pas dédouaner les autorités politiques de leur responsabilité. La progression de la violence et de la récidive s'explique aussi, bien évidemment, par votre incapacité à la maîtriser.
Entre 2002 et 2007, pas moins de sept lois ont été votées pour durcir la répression pénale.
Et si la délinquance générale a diminué, sur la même période, les violences faites aux personnes ont augmenté de 27 %.