Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, mes chers collègues, vivre dans une société d'harmonie, vivre dans une société d'équilibre, telle est la volonté dont témoignent auprès de nous à tout instant et dont ont témoigné récemment, lors des deux grands débats démocratiques du printemps, l'ensemble de nos concitoyens. Pour vivre dans cette harmonie et dans cet équilibre, ils ont une double exigence : ils veulent une justice qui les protège et une justice qui leur garantisse que les infractions, lesquelles doivent être les moins nombreuses possible, recevront, le cas échéant, la solution la plus juste.
Ainsi, nos concitoyens souffrent quand ils constatent, comme nous avons été nombreux à le faire l'an passé, lors de la commission d'enquête sur la malheureuse affaire d'Outreau, que la justice peut broyer, créer l'injustice et parfois aller à l'encontre des principes qui la fondent, et cela même alors que tous ses rouages semblent avoir fonctionné. Dans le même temps, ils souffrent lorsqu'ils constatent, pour eux-mêmes ou pour leurs proches, que, dans leur environnement, dans leur cité, dans leur pays, des actes de plus en plus nombreux et de plus en plus violents peuvent les frapper directement ou indirectement, les blesser ou leur infliger la pire des injustices : la peur de ne pas vivre dans la sécurité, de ne pas vivre dans la tranquillité.
C'est pour cela que, depuis de nombreuses années, la sécurité et la justice sont au coeur de nos préoccupations, à nous qui représentons le peuple. C'est bien pour cela que, lors de la précédente législature, les ministres de l'intérieur et de la justice, chacun pour leur part, ont mené avec nous de nombreuses réflexions qui nous ont permis de modifier en profondeur notre système de répression, d'éducation, de prévention et de justice (« Très bien ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), afin que nous progressions – pour citer l'intitulé si juste d'un texte que nous avons approuvé lors de la précédente législature – en adaptant en permanence notre outil judiciaire aux évolutions de la criminalité.
Nous le constatons avec satisfaction mais lucidité : durant les cinq dernières années, la délinquance a globalement diminué de près de 10 %, alors qu'elle avait augmenté de près de 18 % lors des cinq précédentes.