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Intervention de Marylise Lebranchu

Réunion du 11 février 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarylise Lebranchu :

S'il y a, dans des départements comme la Creuse, une forme de démoralisation, dans des départements maritimes comme le mien, les gens ne parlent plus que de partir à la pêche – mais c'est encore une autre forme de démoralisation ! (Sourires.)

Madame la ministre, le sujet de notre débat d'aujourd'hui est une question de société, voire de civilisation. À cet égard, j'ai apprécié l'intervention deValérie Fourneyron. On va vers le choix entre la carte bancaire et la carte Vitale. C'est déjà ce que vivent la plupart des gens qui nous écoutent ou qui nous regardent.

Je vais citer un exemple : une clinique privée, que j'ai beaucoup soutenue parce que j'ai longtemps cru au pluralisme des formes d'activités, a demandé un rapprochement avec un petit hôpital, et une négociation a eu lieu avec votre représentant. Le résultat est qu'on a demandé à cet hôpital public, qui souffrait déjà d'une absence flagrante de moyens, de construire un bloc opératoire et de le mettre à la disposition de la clinique ! Comprenez la démoralisation du personnel hospitalier : il a tout fait pour ce rapprochement et, tout à coup, il a l'impression de ne plus compter dans les missions de service public. Il voit bien qu'il existe un élément fondamental : c'est qu'il faudra rémunérer le capital de la clinique privée, car même lorsque ils exécutent des missions de service public, ces établissements rémunèrent leur capital. C'est la différence fondamentale entre un établissement privé et un établissement public.

Nos concitoyens n'attendent pas de nous que nous abaissions le coût public de la santé. Ils attendent qu'on les soigne et qu'on mette à leur disposition, partout où ils se trouvent, les progrès de la recherche et de la médecine, un accueil de qualité, un accompagnement psychologique et des moyens de lutte contre la précarité. Ils le demandent tous. Or, petit à petit, on leur explique que tout cela coûte trop cher et qu'ils doivent en prendre une partie à leur charge. C'est une analyse sociologiquement désastreuse, et porteuse d'une vision démoralisante de la société. Elle est erronée, qui plus est, en termes économiques, puisqu'elle aboutit à réduire la part du PIB consacrée à la santé. L'espèce d'idéologie qui prétend que le privé fait mieux, que la clinique est plus efficace, est totalement fausse ! Je ne crois pas que votre objectif relève de cette idéologie, mais je n'en dirai pas autant de la majorité UMP, qui a dû d'ailleurs partir à la pêche puisqu'elle n'est pas là ce soir.

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