J'espère que cet amendement sera adopté à l'unanimité.
Le problème est simple. Une consultation génétique de deux heures rapporte 28 euros à l'hôpital public quand elle est donnée par un très grand chercheur, un très grand professeur, membre de la commission Marescaux – je ne citerai pas de nom. (Sourires.) Une consultation de diabétologie particulièrement complexe, d'une durée d'une heure à une heure et quart, est également tarifée 28 euros. Dans un pôle d'infectiologie, la consultation d'un patient atteint du VIH, effectuée par un praticien hospitalier ou universitaire dans le cadre d'un bilan global semestriel, est payée, de même, 28 euros. De plus, comme vous le savez, le recours accru à la médecine ambulatoire a permis de fermer de nombreux lits de malades du sida ; ce fut d'ailleurs été une décision assez courageuse de la part du secteur hospitalier.
Je propose, par cet amendement, de créer des tarifs spécifiques pour ces consultations, afin d'éviter qu'elles soient supprimées parce que déficitaires. Cette mesure serait naturellement assortie de nombreux garde-fous, puisqu'elle concernerait certaines pathologies seulement et nécessiterait un agrément de l'agence régionale de santé. Cette « médecine lente », qui nécessite un travail pluridisciplinaire associant médecins et personnels paramédicaux, est bonne à la fois sur le plan clinique et sur le plan économique. Si elle disparaît, s'il n'y a plus, de ce fait, de pédagogie, d'éducation thérapeutique suffisante, les malades – ceux qui souffrent du VIH ou d'autres affections – ne pourront rester en ambulatoire et devront être hospitalisés.