Et si cela ne suffit pas, l'État met la main à la pâte : à Marseille, où 60 % des lits sont déjà détenus par le secteur privé, l'hôpital privé Euroméditerranée s'est vu généreusement attribuer 54 millions d'euros d'argent public. Quand on aime, on ne compte pas !
Pendant ce temps, le projet de pôle parents-enfants prévu de longue date à la Timone, a été mis aux oubliettes. Même Bruno Gilles, sénateur UMP de Marseille, s'en est ému dans une question écrite – nous attendons la réponse avec impatience...
En estompant encore un peu plus la spécificité des hôpitaux publics, ce projet de loi prévoit d'autres cadeaux pour les cliniques privées. Ainsi, elles pourront dorénavant se voir confier des missions de service public et bénéficier pour cela d'argent public – mais elles pourront choisir les missions qui les intéressent et qu'elles accepteront de remplir. Nul ne doute que ce choix sera moins guidé par un quelconque souci d'intérêt général et d'organisation sanitaire que par l'intérêt financier bien compris des cliniques concernées.
Elles pourront, par exemple, choisir d'accueillir des internes, ce qui ne va pas manquer d'accentuer la fuite des praticiens du secteur public vers le secteur privé.
Vous êtes consciente de ces difficultés, madame la ministre, et pour les pallier, votre texte prévoit que les hôpitaux publics pourront recruter sous contrat privé des praticiens exerçant en libéral.
À l'heure où sont – fort opportunément pour vous – publiées dans la presse les conclusions d'un rapport de l'IGAS sur les différences de rémunération au sein de l'hôpital public…