Le déficit des hôpitaux publics est évalué à 900 000 euros pour 2008. Tout le monde sait que les dépenses de personnel, qui représentent près de 70 % de leur budget, constituent la variable d'ajustement pour équilibrer les comptes. Pour résorber le déficit actuel de nos hôpitaux publics, il faudrait supprimer 20 000 postes… J'ose espérer que ce n'est pas là votre projet ! Est-ce ainsi que vous envisagez la meilleure « organisation » des services hospitaliers ?
Vous parlez de rupture, c'en est une en effet, avec le maillage hospitalier public, véritable colonne vertébrale du système de soins dans notre pays ; avec également les CHU, mis en place par le professeur Robert Debré en 1958, pour permettre aux médecins les plus brillants de consacrer leurs compétences à temps plein aux soins, à la formation et à la recherche, au sein même du service public. C'est avec cette grande tradition que vous décidez de rompre, ce qui s'inscrit pour le coup, hélas, dans la continuité de l'action de vos prédécesseurs.
Cette stratégie destructrice s'applique texte après texte et conduit au fil du temps aux déstructurations et aux dangers dont nous sommes les témoins, accentués année après année pour aboutir aux drames que nous avons vécus et qui ne sont malheureusement pas le fruit du hasard.
Vous avez décidé de livrer la santé au marché, comme vous l'avez déjà fait pour tant d'autres secteurs d'activité. C'est l'objet de la mise en place de la tarification à l'activité et de la fameuse convergence tarifaire, qui visent à ne plus faire de différence entre le public et le privé.
Comme osez-vous mettre sur un pied d'égalité les cliniques privées, qui ne pratiquent quasiment que des actes chirurgicaux programmés, choisissent leurs activités, les pathologies rentables et les patients solvables…