L'unité Le Havre-Rouen constitue, si on y ajoute le port de Paris qui se situe au bout de la chaîne, le premier ensemble portuaire français. Mme Fourneyron vient de le déplorer : on mettait moins de temps il y a cinquante ans qu'aujourd'hui pour aller de Paris au Havre ou du Havre à Paris. Je vous invite à imaginer la carte de France en prenant en compte non plus les distances mais le temps nécessaire pour les parcourir entre Paris et Marseille, Paris et Bordeaux, Paris et Nantes, Paris et Brest. Vous constaterez avec surprise qu'en changeant d'unité, la carte de France n'a plus du tout la même forme.
Certes, la différence avec le temps que l'on mettait il y a cinquante ans à parcourir la distance Le Havre-Paris n'est souvent pas énorme, dix, quinze ou vingt minutes, mais c'est quelquefois plus, beaucoup plus même, tout simplement parce qu'à l'absence de ligne à grande vitesse s'ajoute un entretien insuffisant des voies et la vétusté des rames. Sans compter les difficultés que les voyageurs rencontrent à l'approche de Paris – Mme Fourneyron a parlé du Mantois – dues au fait qu'à Saint-Lazare débouchent deux régions peuplées, la Basse-Normandie et la Haute-Normandie, plus un trafic de banlieue assez dense.
Le Havre et Rouen s'éloignent donc de la capitale au fur et à mesure que d'autres villes, portuaires ou non, s'en rapprochent.
Monsieur le secrétaire d'État, il est impossible que cette liaison ne figure pas dans la liste de vos priorités. Nous ne vous demandons pas un TGV. Ce que nous voulons, c'est tout simplement qu'au XXIe siècle, au moment où d'autres se rapprochent à grande vitesse, nous ne nous éloignions plus et que la ligne soit sécurisée. Nous voulons simplement être sûrs d'arriver à l'heure. Cela dit, si nous pouvons gagner du temps sur la liaison, tant mieux.
L'autre souhait des habitants des deux agglomérations du Havre et de Rouen, c'est une liaison directe avec les aéroports de Roissy et d'Orly. Compte tenu de la distance, la question de la présence des aéroports en Normandie se pose en effet. Nul doute qu'une liaison sécurisée sur la région parisienne constituerait la meilleure solution pour permettre aux Normands d'être rapprochés non seulement de la capitale, mais également des aéroports de la capitale.